Découvrez 10 œuvres emblématiques d'Henri Matisse (2024)

La Desserte blanche

La Desserte blanche ou Table du diner, 1897 Huile sur toile, 100 x 131 Collection privée

Une domestique simplement vêtue d’une coiffe et d’un tablier blanc se penche sur la nappe blanche pour orner la copieuse table d’un bouquet de fleurs blanches. La palette d’Henri Matisse est composée d’un camaïeu de brun classique, assez sobre, et pourtant, du tableau se dégage une grande luminosité. Matisse reprend, dans La Desserte blanche, un thème ancien celui de la scène de genre, en apportant toutefois un cadrage original qui exclut de notre champ de vision une partie de la table et d'une chaise dans le coin supérieur gauche du tableau. On pourrait imaginer que si la femme ne s’était pas penchée pour poser le bouquet, elle aurait été à son tour placée hors-cadre.

Pour réaliser cette œuvre, Matisse s'inspire des natures mortes de Chardin. Il assemble tous les objets nécessaires à la constitution de cette table garnie ; vaisselles et fruits lui auront coûté plus que le prix de la toile elle-même, cédée au collectionneur Vollard pour la modique somme de 200 francs en raison de son impopularité au Salon de 1897.

Pour aller plus loin :

La Desserte rouge

La desserte rouge, 1908 Huile sur toile, 180,5 X 221 Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage

La comparaison entre laDesserte blanche et la Desserte rouge témoigne de la révolution artistique que réalise l’artiste en dix ans seulement. Matisse rompt ici avec l’esthétique impressionniste de sa première desserte, esthétisme qui reposait sur la touche de peinture, afin d’insister cette fois-ci sur les aplats de couleurs et les lignes qui font le dynamisme de la scène. Le motif d'arabesque du papier peint est repris non seulement par la nappe, mais aussi dans la coiffure de la domestique et les branches des arbres. Cette première impression de douceur contraste avec la rigidité des chaises et de la fenêtre et apporte à la scène « un équilibre des forces » voulu par Matisse.

Dans cette Desserte rouge, l'utilisation de la même couleur rouge délimite l'espace et abolit l’effet de profondeur entre le mur et la table. Matisse initie un style qui lui est propre, style qui rappelle au spectateur qu’une toile est avant tout une surface plane malgré les illusions de la perspective. Cette nouvelle période de la vie de Matisse donnera lieu à d’autres œuvres du même style telles que la Nature morte en camaïeu de bleu.

Pour aller plus loin :

  • La couleur

    Pourquoi travailler sur la couleur ? Le travail sur la couleur s’inscrit dans une étude plus large de la lumière et de ses effets sur les surfaces ou matériaux qu’elle éclaire. Elle est un thème privilégié pour lier l’éducation artistique – expression et analyse des émotions esthétiques – et l’éducation scientifique – analyse physique de la relation entre lumière/matière/perception. Elle est aussi l’occasion de travailler le langage : désignation des couleurs, vocabulaire associé et moyens dont on dispose pour exprimer des nuances.

    https://musee-rigaud.fr/sites/d8.musee-rigaud.fr/files/documents/2020-07/DOSSIER%20COULEUR_0.pdf

Luxe, calme et volupté

Luxe, calme et volupté, 1904 Huile sur toile, 98.5 × 118.5 Paris, Musée d'Orsay

Luxe, calme et volupté est une œuvre de grande importance dans la vie de Matisse : elle marque son entrée dans le pointillisme. Ce tableau, dont le titre fait référence au poèmeL’invitation au voyage de Baudelaire, s'inspire de cette nouvelle manière de peindre développée par Paul Signac, ami de Matisse, chez qui, il passe l'été 1904. Le peintre adopte la touche néo-impressionniste.

Il dispose sept femmes nues en train de se prélasser sur une plage au coucher du soleil. Elles se fondent dans le décor aux couleurs chatoyantes, leurs courbes se confondent avec celles des collines. Seule la verticalité de l’arbre et du mat rappelle cet équilibre des forces qu’il cherche résolument dans ses œuvres.

La technique du divisionnisme utilisée ici est légèrement différente de celle pratiquée par ses homologues au début du 20e siècle. Le principe fondamental du divisionnisme est que l’œil lui-même rapproche et mélange les couleurs juxtaposées sur la toile. Cependant, Matisse ne peint pas comme Signac à l’aide de petites touches rondes. Il décompose la matière en employant des touches rectangulaires de couleur pure et vives.

Matisse expliquera plus tard :

"J'ai aussi peint la grande composition intitulée Luxe, calme et volupté, qui figure toujours dans la collection Signac; c'est une toile faite avec les pures couleurs de l'arc-en-ciel. Toutes les toiles de cette école produisaient le même effet : un peu de rose, un peu de bleu, un peu de vert; une palette très limitée avec laquelle je ne me sentais pas très à l'aise"

Ce tableau fut exposé au Salon des Indépendants de 1905 et Signac acheta la toile, malgré les critiques, pour la salle à manger de sa villa “La Hune” à Saint-Tropez.

Pour aller plus loin :

La Femme au chapeau

La Femme au Chapeau, 1905 Huile sur toile, 80.6 cm x 59.7 cm, Museum of Modern Art, San Francisco

Après avoir analysé la manière dont Matisse décompose les formes grâce à la couleur dans Luxe, calme et volupté, on perçoit l'évolution du procédé pictural dans cette représentation de la Femme au chapeau, qui n’est autre que son épouse Amélie Parayre. Elle est vêtue à la mode parisienne témoignant de sa condition bourgeoise. La palette est multicolore : son visage est vert et ses cheveux sont rouges. Ce tableau participe à l'avènement du mouvement « fauve », initié par André Derain.

Lors de sa première exposition au Salon d’Automne, l’œuvre s’attire de nombreuses critiques. Elle est qualifiée de « pot de couleurs jeté à la face du public ».

Les couleurs sont ici utilisées pures comme c’était le cas pour le divisionnisme mais la surface importante des aplats diffère du pointillisme de Signac.

Pour aller plus loin :

  • Le fauvisme et ses influences sur l'art moderne

    Ce dossier du Centre Pompidou sur le fauvisme s’inscrit dans une série: "Un mouvement, une période", dont l'objectif pédagogique est de faciliter l’approche et la compréhension de la création du 20e siècle. Il nous montre comment les artistes fauves annoncent par la couleur la modernité et les bouleversements artistiques du début du XXe siècle.
    Le dossier comporte notamment :
    - une sélection des œuvres parmi les plus représentatives de la collection du Musée, traitées par fiches comportant une notice d’œuvre, une reproduction et une biographie de l’artiste,
    - un texte de référence d'Henri Matisse apportant en complément une approche théorique,
    - une bibliographie sélective.
    (http://www.centrepompidou.fr/)

    http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Fauvisme/index.html

  • André Derain 1904 - 1914, la décennie radicale

    Cette vidéo de Cécile Debray présente les éléments saillants du travail d'André Derain durant la décennie qui précède la première guerre mondiale : elle retrace les étapes du parcours de l’artiste avant-guerre, décennie durant laquelle le peintre participe à l'éclosion du fauvisme et du cubisme. Quelques ensembles exceptionnels sont réunis pour l’exposition : la production estivale de 1905 à Collioure, la série des vues de Londres et les très grandes compositions autour des thèmes de la danse et des baigneuses.

    https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/media/ev3Yi3y

  • Le Fauvisme

    A travers la rubrique "Découvrir l'histoire de l'art" du site de la Réunion des Musées nationaux, abordez les grandes périodes de l'histoire de l'art, ses grands personnages et thématiques grâce à des notices simples et accessibles rédigées par des spécialistes, conservateurs et conférenciers. Cette notice aborde le mouvement fauve, au début du XXe siècle. (D'après www.rmn.fr)

    https://www.grandpalais.fr/fr/article/le-fauvisme-0

La Danse

La danse II, 1909 Huile sur toile, 260 x 391 cm Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage

Matisse reçoit une commande en 1909 de Sergeï Chtchoukine, mécène russe, propriétaire de la Desserte rouge, qui veut décorer son hôtel particulier à Moscou. Matisse présente une étude préparatoire (Danse I) qui reprend un motif de danse utilisé dans Le Bonheur de vivre (1906). Chtchoukine séduit par cette composition commande à l'artiste un autre panneau sur le thème de la musique.

Œuvre de taille monumentale, Danse est animée par une ronde où les corps nus et souples rythment la composition. Matisse dessine le mouvement à travers les nouvelles formes crées par les membres des danseurs reliés les uns aux autres. Le peintre utilise des couleurs vives, caractéristiques des "fauves", qui, par ces contrastes forts, traduisent l'énergie dégagée par les corps dansants.

Les deux panneaux sont présentés au Salon d'automne de 1910 puis accrochés par Sergeï Chtchoukine au palais Trubetzkoy.

Pour aller plus loin :

  • Matisse, "La Danse" et "La Danse inachevée"

    Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris propose un parcours au coeur de deux oeuvres de Matisse : "La Danse" et "La danse inachevée", deux exemples clef de peinture décorative des années 1930.
    (d'après www.mam.paris.fr)

    https://www.mam.paris.fr/fr/oeuvre/la-danse

  • Fauvisme : l'intérêt pour les arts premiers et la culture populaire

    Chez tous les artistes fauves se lisent l’avidité à se nourrir à de nouvelles sources ainsi que la volonté de sortir des références académiques. C'est ce que montre le site "L'Histoire par l'image" dans son étude d'"Yvette" d'Auguste Chabaud et d'"En la plazza, femmes à la balustrade" de Van Dongen. (d'après www.histoire-image.fr)

    https://histoire-image.org/etudes/fauvisme-interet-arts-premiers-culture-populaire

L'Atelier rouge

L’Atelier rouge, 1911 Huile sur toile, 181 x 219 cmNew York, MOMA

L’Atelier rouge est une œuvre complexe qui permet d’aborder un autre aspect du travail de Matisse : le choix des couleurs. La version achevée qui justifie ce titre n’a pas toujours été colorée ainsi. Avant que la toile ne soit recouverte de cet intense rouge vénitien, les murs étaient bleus, les meubles jaunes et le sol rose. Avec son geste, Matisse abolit la perspective et impulse une nouvelle vibration à sa toile. Il immerge le spectateur dans son lieu de création présenté dans un écrin rouge vif.

Le tableau représente l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux où l'on peut voir des œuvres réalisées auparavant par Matisse tel que Le jeune marin (1906) accroché à droite de la pendule. Avec ce procédé d’auto-citation, Matisse crée une mise en abyme de son travail.

Si l'Atelier rouge a inspiré un grand nombre de peintres notamment abstraits américains, le tableau a d'abord été refusé par le fervent mécène de Matisse, Chtchoukine, et ne trouva un acquéreur que des années plus tard.

Pour aller plus loin :

Exposition « Matisse, L’Atelier rouge » à la Fondation Louis Vuitton (2024)

  • MOOC Couleurs

    Bleu, jaune, rouge dans l'art


    Depuis l’Antiquité, la nature et l’origine de la couleur sont au cœur de discussions entre philosophes et physiciens. Est-ce une matière ? Une fraction de la lumière ? Une perception ?


    C’est Isaac Newton qui au début du XVIIème siècle révolutionne la connaissance du phénomène physique de la couleur. À cette époque apparaît le concept des trois couleurs primaires : le bleu, le jaune et le rouge sont des couleurs dites pures qu’aucun mélange pigmentaire ne peut produire.


    Aborder l'usage du bleu, du jaune et du rouge dans l'art, c'est opérer un parcours parmi les époques, les styles et les significations. Car rien n'est laissé au hasard : ni la robe pourpre, ni le fond doré, ni les visages bleutés...


    Grâce à ce cours en ligne proposé par la Rmn-Grand Palais avec le soutien de la Fondation Orange, décryptez les significations parfois oubliées de l'usage des 3 couleurs primaires au fil du temps !

    https://mooc-culturels.fondationorange.com/enrol/synopsis/index.php?id=313

  • Rouge. Des costumes de scène vus par Christian Lacroix

    Ce site de la BnF présente un voyage dans l'univers symbolique du rouge, guidé par Michel Pastoureau. Parallèlement, le couturier Christian Lacroix propose, au gré de ses goûts et de sa fantaisie, une visite guidée au fil d'une sélection de costumes pour la scène, issus des collections de la BnF, de l’Opéra national de Paris et de la Comédie-Française. Cette visite est complétée par des planches de dessins de costumes et décors de spectacles. Un dossier développe les différentes facettes du rouge et s'attache au thème du Petit Chaperon rouge. Cette exposition est également disponible en anglais.
    (D'après www.bnf.fr)

    http://expositions.bnf.fr/rouge/index.htm

La Blouse roumaine

La Blouse Roumaine, 1940, Huile sur toile, 92x73cmCentre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne

Œuvre phare de Matisse, la Blouse roumaine est le fruit de six mois de travail, commencé en novembre 1939 et achevé en avril 1940. L'artiste va tourner autour de son sujet, cette femme assise en blouse blanche brodée de motifs, réalisant différentes compositions qui vont au fil du temps s'épurer. Tout décor a disparu. Le motif n'est plus sur les murs, il jaillit de l'éclatante blouse. Le fond traité dans une profonde plage de couleur rouge participe à la construction de l'espace, à la frontalité de ce portait, sans point de fuite.

Le thème de la blouse slave se retrouve dès 1936 dans plusieurs œuvres de Matisse (La Blouse Verte Brodée, 1936 ouNature morte à la dormeuse, 1939-1940 ) qui imagine de multiples variations. Matisse collectionne les textiles dont il utilise certains motifs dans ses œuvres. Les ornements de la blouse sont simplifiés et géométrisés, travaillés comme des éléments décoratifs. Le blanc de la blouse occupe toute la largeur de la toile. Les manches exagérément bouffantes forme un halo lumineux entre le bleu de la jupe et le rouge du fond. On pourra voir ici un rappel du drapeau français alors que la Seconde guerre mondiale vient d'éclater.

La Blouse roumaine est exposée en décembre 1945, à Paris, à la galerie Maeght. Matisse choisit d'assortir son tableau de 13 photographies montrant les étapes de la création de sa composition. Cette présentation sera saluée par la critique autant que le tableau lui-même. En exposant sa recherche picturale, Matisse veut défendre sa conception de l'art qui tend à la difficile simplicité des formes.

  • Focus sur... « La Blouse roumaine » d'Henri Matisse

    Tableau iconique de la collection du Centre Pompidou, La Blouse roumaine trouve toute sa place au cœur de l'exposition « Matisse, comme un roman ». Focus sur la célèbre blouse brodée à larges manches, l'une des œuvres phares du plus grand coloriste du 20e siècle. Un podcast accompagne le focus.

    https://www.centrepompidou.fr/fr/magazine/article/la-blouse-roumaine

  • Henri Matisse, le laboratoire intérieur

    Artiste emblématique du XXe siècle, réputé pour ses peintures au chromatisme vibrant et éblouissant, Henri Matisse (1869-1954) s’est aussi adonné à la pratique du dessin, discipline quotidienne qui lui a permis de conquérir la plus grande liberté.
    (Musée des Beaux-arts de Lyon)

    https://www.mba-lyon.fr/sites/mba/files/medias/images/2019-12/dpedagogique_expo_Matisse_0.pdf

Nu bleu II

Nu bleu II, 1952 Gouache bleue sur papiers découpés et collés sur toile, 103,8 x 86 cm, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne

Ce nu fait partie d'une série de quatre œuvres, initiée avec le Nu bleu IV, réalisées avec des papiers recouverts d'une gouache bleue et découpée. Au travers de ces quatre compositions, on perçoit le travail de Matisse autour de la forme. Cette technique des papiers découpés avait d'abord été utilisée par l'artiste au moment d'études préparatoires pour travailler ses compositions en modifiant facilement les formes et leur emplacement. Ici, ce procédé permet à Matisse de renouveler complètement sa pratique entre sculpture et peinture; il dira c'est comme «peindre avec des ciseaux».

Matisse est à un tournant de sa vie, atteint d'un cancer, il vient de subir une opération des intestins qui lui sauve la vie mais l'empêche de tenir debout plus d'une heure. Malgré ce handicap et à presque 80 ans, Matisse se lance avec un nouvel élan dans la création picturale. Il s’adonne à la technique des papiers découpés depuis son lit et cherche inlassablement l'équilibre entre la ligne, la couleur et le volume. On retrouve, dans cette série, le traitement en aplat de la couleur pure. Le bleu opaque créé un effet de matière au corps nu qui se découpe presque flottant sur le fond blanc.

Le thème de ce nu féminin serait inspiré de sa collection de sculptures africaines. La posture entrelacée du corps offre une vison stylisée et sensuelle de la femme.

Pour aller plus loin :

La Perruche et la Sirène

La Perruche et la Sirène, 1952-1953 Gouache sur papier, découpée-collée sur papier, montée sur toile, 3,37 x 7,68 m, Amsterdam, Stedelijk Museum

La Perruche et la Sirène est une œuvre de très grandes dimensions proche du dispositif monumental de la fresque. Le travail sur le motif cher à Matisse prend une nouvelle dimension avec le procédé du papier gouaché découpé. L'artiste développe un nouveau langage fait de formes simples qui couvrent l'ensemble de la toile. L’intention décorative de l’œuvre s'impose au regard. Toute notion de plan est abolit.

Les éléments qui ornent ces panneaux évoquent une végétation luxuriante qui pourrait être marine comme terrestre. Matisse créé un environnement où la perruche peut côtoyer une sirène et que l’artiste appelait son "petit jardin tout autour de moi où je peux me promener".

D'une simplicité étonnante, cette peinture est pourtant le résultat d'un long travail de découpe du à la taille de la toile.

Chapelle du Rosaire

Chapelle du Rosaire, Vence, 1951

La chapelle du Rosaire, à Vence constitue le grand projet qui a mobilisé toute l'énergie de Matisse entre 1948 et 1951. C'est son ancienne infirmière et modèle, sœur Jacques-Marie, qui l'invite à participer à la construction d'une chapelle pour le couvent des dominicaines.

Matisse va se plonger dans ce projet qui est sa dernière grande œuvre avant sa mort en 1954. Cette chapelle de dimension modeste est une œuvre totale pour Matisse qui conçoit les plans (avec l’aide d’Auguste Perret) et s’emploie à toutes les pratiques artistiques : architecture, céramiques, vitraux, sculpture, mobilier... Jusqu'à la conception des vêtements liturgiques.

Matisse dira : "elle est le résultat de toute ma vie active. Je la considère malgré toutes ses imperfections comme mon chef-d’œuvre."

Sur le toit fait de tuiles blanches et bleues s'élève une croix de fer forgé, haute de treize mètres. La hauteur de cette flèche est la même que celle de la chapelle, Matisse cherchant à donner par cette commune mesure une unité à l'ensemble architectural. A l'intérieur, chaque élément sert la dynamique de la chapelle : le mur ouvert de vitraux fait face à un mur orné de céramiques au dessin noir et blanc. Les décor des vitraux puisent dans le langage matissien développé avec les papiers découpés notamment dansLa Perruche et la Sirène. Ces panneaux de verres de trois couleurs (jaune, vert et bleu) éclairent et animent les grandes fresques de céramiques représentant une Vierge à l'enfant, Saint Dominique et les 14 stations du chemin de croix.

Pour aller plus loin

La Chapelle du Rosaire sur le Portail des savoirs des Alpes-Maritimes

  • Les oeuvres et leur contexte

    Ce dossier du Centre Pompidou propose de pénétrer dans l'univers qui accompagne la création, à travers quelques exemples détaillés. Il invite à s’interroger sur l’influence d’un lieu comme La Ruche à Paris, sur le rôle d’une revue, Les Cahiers d’art, dans le rayonnement de certaines œuvres. Après un passage par les ateliers de Arp à Meudon, de Picasso rue de la Boetie, à Boisgeloup et aux Grands Augustins, de Matisse à Vence, il s’arrête sur l’activité critique d’une personnalité comme Jean Paulhan dont l’intérêt pour l’art a encouragé les artistes. Enfin, l’engagement de certains galeristes est souligné à travers le travail de prospective et de diffusion effectué par Jean Fournier et sa galerie.
    En contribuant à restituer le contexte de création des œuvres, ces évocations permettent d’entrevoir comment l’histoire de l’art se trame non seulement grâce aux artistes, mais aussi à une multiplicité d’acteurs qui les entourent.
    (http://www.centrepompidou.fr/)

    http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-collection_moderne2007/ENS_collection_moderne2007.html

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